Les origines
Les débuts de Bertrange
Le nom de Bertrange est d'origine franque (459 - 963) et provient du prénom de "Bert, Bertho" complété par le suffixe "ingen/ange". "Bertingen" signifie donc que l'agglomération en question appartient à son chef "Bert".
Le nom de la localité varie au cours des décennies et nous retrouvons dans les documents anciens les dénominations suivantes: Bertharingen, Bertrig, Birtring, Berthinga, Bertringen et finalement Bartréng, Bertrange, Bartringen (soit les 3 langues administratives du Grand-Duché de Luxembourg: luxembourgeois, français et allemand).
D'après les noms des lieux-dits qui font référence aux bois (Rueder, Riedgen, Eechels, Bierbësch, Gréiwels) le village de Bertrange s'est implanté le long du ruisseau, à distance raisonnable des forêts. Une autre localité dénommée "Huweringen", lieu-dit actuel "auf Pouwering", le long de la rue en direction de Leudelange, a disparu au Moyen-Âge suite aux dévastations dues à la peste et à la pauvreté.
De l'époque romaine au Moyen-Âge
Notre village est concerné plus particulièrement par la période romaine et, à cette époque, par la construction d'un réseau routier considérable, à savoir: la voie militaire qui relie Arlon (Orolauneum) par Mamer (Mambra), Strassen (Strata) et Oberanven (Andethana) à Trèves. Le "Tossenberg" a abrité une "station", où commerçants et artisans ont développé leurs activités. Un chemin moins important (diverticulum) en provenance de Lamadelaine, Pétange et Dippach a abouti au "Houkiémert" et au "Tossenberg" pour reprendre son départ par le "Kiem" à Strassen en direction de Itzig et Dalheim.
Pendant toute la période du Moyen-Age le village de Bertrange est fort peu mentionné, si ce n'est dans un document du pape Honoré II du 12.04.1128 dans lequel la paroisse de Bertrange est dispensée d'un pèlerinage à Trèves, pèlerinage remplacé par une procession vers l'abbaye de Münster.
Vers de meilleurs temps
Avec la période autrichienne (1714-1795), le sort des habitants du village s'est amélioré et en consultant la liste établie en 1766 pour le cadastre dit "de Marie-Thérèse", nous retrouvons les noms des anciens Bertrangeois, dont la consonance nous est toujours familière aujourd'hui.
La seigneurie de Bertrange est acquise en 1548 par le Gouverneur Pierre Ernest Mansfeld pour être revendue en 1562 à Madeleine de Schauwenburg. Vu la proximité de la forteresse de Luxembourg, le château (castrum Bretenghes) et le village de Bertrange ont été dévastés et brûlés à plusieurs reprises lors de guerres et à la suite d'actes de brigandage. La peste, compagnon permanent de la guerre de 30 ans (1618-1648), a réduit le village de Bertrange en 1636 à 55 maisons, dont 38 seulement en état habitable. La perception de la dîme, ainsi que les corvées, ont contribué à maintenir les citoyens bertrangeois dans la pauvreté et la misère.
Après les tourments de la Révolution française, les seigneurs féodaux ont dû se retirer pour faire place aux principes de "Liberté, Egalité, Fraternité". Ainsi les seigneurs de Schauwenburg sont partis en Alsace en 1797. La pauvreté et la misère n'ont pourtant pas disparu et nombreux sont ceux qui ont quitté Bertrange pour la Hongrie du Sud et la Transsylvanie (1723-1726) et pour l'Amérique du Nord à partir de 1853.
La commune de Bertrange aujourd'hui
Aux environs de l’année 1850, Bertrange se présente comme un village à vocation agricole d’environ 200 maisons et dépassant les 1.000 habitants. Tout en changeant sa structure, la population de Bertrange n’a évolué qu’avec modération pour atteindre les quelque 1.300 habitants en 1945.
A partir des années 60, le nombre des habitants ne fait que croître pour atteindre les 3.000 en 1973 (passage au système de vote par partis politiques à partir de 1975), les 4.000 en 1981, les 5.000 en 1996, les 6.000 en 2005 et les 7.000 estimés en 2013/14.